Ordinations sacerdotales à Idiofa: les jeunes prêtres prêchent l’amour, la réconciliation et la Paix! Voici comment les jeunes frères prêtres du diocèse d’Idiofa nouvellement ordonnés se sont exprimés à la veille de leur ordination:
Bien chers frères,
Amour Réconciliation et Paix
A l’aune de cette nouvelle année, marquée une fois de plus par les marques certaines de la pandémie dévastatrice et sans merci du Corona virus, nous avons plus que jamais besoin d’un secours du Seigneur. Oui, le Seigneur a un message à nous annoncer pour nous remonter le moral, nous redonner confiance. Mais sa voix se fait entendre : qui enverrai-je ? Qui ira pour moi ?
Ghislain, Patience et Ruben ont répondu : nous voici Seigneur, envoie-nous.
Et oui, le Seigneur nous a chargés du ministère pour vous apporter un nouveau message. En nous mandatant, Dieu a dit a Ghislain, je fais de toi mon serviteur pour parler au monde de la Réconciliation ; quant à toi Patience, sois artisan et annonciateur infatigable de la paix dont le monde actuel a le plus besoin. Et toi Ruben, dit à mon peuple de vivre le véritable amour.
En effet, Amour-Réconciliation-Paix est le véritable message que nous avons reçu et que nous vous annonçons. Dieu est amour et tout ce qu’il a fait, il l’a fait et continue de le faire par amour. C’est pourquoi, il nous invite à vivre un amour parfait et sincère, sans hypocrisie. Frères et sœurs, aimons-nous les uns les autres sincèrement et le reste viendra de soi.
Toutefois, le souci des biens de ce monde, le pouvoir et la gloire, voire les contraintes sociales dont le lien à la tribu, la quête effrénée d’une certaine sécurité sociale, la recherche des postes… diminuent de plus en plus notre élan vers cet idéal d’un amour vrai. D’où les combats, les coups bas, les trahisons, les soupçons ; prêtres d’un même diocèse, appartenant à un même presbytérium, ne se parlent plus, vivent en chat et souris, ne se regardent pas. En outre, la femme, le pouvoir et l’argent divisent les prêtres. Finalement, le moment est venu de nous rappeler que notre idéal n’est ni la femme ni l’argent, ni le pouvoir, mais c’est le Christ. Prêtre, nous le sommes et le devenons pour faire voir le Christ au monde. Il faut faire place au Christ. D’ailleurs, le plus grand de tous les enfants des hommes, Jean le Baptiste, nous le rappelle bien : « il faut qu’il grandisse et que je diminue » (Jn 3, 30). Tenons chers ainés prêtres : celui que nous repoussons aujourd’hui sera notre voisin au cimetière de Nto-luzingu. Avons-nous déjà réfléchi un seul instant à cela ?
L’antidote à ce poison contre l’amour est la réconciliation. Laissons-nous réconcilier avec le Christ. Eh bien, notre presbyterium cassé crie et demande de plus en plus de reconstruire son corps. Instrument de la réconciliation, il est inadmissible qu’un prêtre ne soit pas en mesure de pardonner à son frère. La tendance à la vengeance est bien humaine. Saint Pierre l’a d’ailleurs expérimenté : Seigneur lorsque mon frère aura péché contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? (Mt 18, 21). Par ailleurs, le prêtre est un homme comme les autres, mais à cette différence qu’il est choisi pour dire comme le Christ meurtri sur la croix : pardonne-leur Seigneur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23, 34). Ainsi, à l’heure qu’il est bien chers ainés prêtres, une des conditions pour faire avancer la mission du Christ à Idiofa, est de pardonner. Que chacun se pardonne, demande pardon et pardonne à celui qui lui a causé du tort. Car en se regardant chacun pourrait bien découvrir à quel point il a été à la base d’un blocage de l’élan positif pris par notre diocèse il y a quelques années. Nous disons dans la prière du Notre Père : pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés (Mt 6, 12). Ce ne sont pas que des paroles, c’est une invitation à la pratique. Etant donné que nous sommes conscients de notre état, faisons aux autres ce que nous demandons que Dieu fasse pour nous, car ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne.
Déjà il est clair et net de comprendre qu’au terme d’un pardon, le monde vit la paix. Après avoir pardonné à ses bourreaux sur la croix, abandonné par les siens sur le chemin du calvaire, le premier mot que le Christ ressuscité prononce, quant il rencontre ses disciples est : la paix soit avec vous (Lc 24, 36). Bien avant cela, lorsqu’il les envoie deux par deux, il leur dit : lorsque vous entrerez dans une ville et qu’on vous reçoit dans une maison, dites paix à cette maison (Lc 10, 5). Il appert donc que la paix est le bien le plus précieux. Sans paix, rien ne marche. Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme (Mt 16, 26). Seul l’artisan de paix est appelé fils de Dieu (Mt 5, 9). Pourquoi alors cherchons-nous le royaume des cieux en dehors de ce que Dieu nous propose ? Notre souhait le plus ardent est donc que notre diocèse vive la paix tant intérieure qu’extérieure. Il ne sert à rien de donner l’impression à ceux qui nous voient vivre. Inutile de parler par le dos de la cuillère. Ton Père qui est aux cieux voit ce que tu fais dans le secret et il te le vaudra (Mt 6, 18)..
Ainsi donc, en venant au sacerdoce, nous avons besoin de vous et vous certainement, avez besoin de nous. Nous comptons énormément sur votre sens d’accueil et de collaboration.
Merci infiniment de prier pour nous pour que le ministère dont nous serons chargés n’entraine pour nous ni jugement ni condamnation. Amour-Réconciliation-Paix à vous tous.
Ghislain NOME MIDO-Patience KITUBA KANIKA-Ruben MUPWELE BONI
Diocid