
Messe Chrismale ce mardi 15 avril 2025 à Idiofa dans la cathédrale Saint Kizito: Mgr José Moko exhorte les prêtres à marcher ensemble, unis dans l’espérance
« Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » (Lc 4, 21)
C’est par cette citation de l’Évangile de Luc que Monseigneur José Moko, évêque du diocèse d’Idiofa, a introduit son homélie lors de la Messe Chrismale 2025, célébrée dans le Grand Bandundu, en République Démocratique du Congo. Un moment fort de la vie du diocèse, au cœur de cette année jubilaire décrétée par le pape François sous le thème « Pèlerins de l’espérance ».
Voici quelques thèmes exploités par Monseigneur José dans son homélie :
- Une mission sacrée enracinée dans l’onction du Christ
Monseigneur José Moko a rappelé que la prophétie d’Isaïe s’accomplit en Jésus-Christ, l’Oint de Dieu, mais aussi aujourd’hui dans chacun de ses disciples, appelés à porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Le ministère sacerdotal, a-t-il souligné, ne repose pas sur une simple fonction, mais sur une participation sacrée et réelle au sacerdoce du Christ.
À travers l’huile d’olive consacrée – et non d’autres formes « d’huile miraculeuse » – Dieu sanctifie et guérit son peuple. En bénissant les huiles saintes, l’évêque a souligné que ces signes sacramentels tirent leur puissance non d’objets ou de rites parallèles, mais de l’Esprit Saint et de la mission confiée par le Christ à son Église.
2. Les prêtres : amis et collaborateurs du Christ
S’adressant avec ferveur à ses confrères dans le sacerdoce ministériel, Mgr Moko a exhorté les prêtres à demeurer unis au Christ, à s’identifier à lui dans leur manière d’être et d’agir, dans l’humilité et la fidélité. Il a rappelé l’exhortation du Christ lui-même : « Je vous appelle mes amis » (Jn 15, 15), soulignant la relation intime et exigeante que le prêtre est appelé à entretenir avec Jésus.
Le ministère sacerdotal n’est pas une entreprise individuelle, mais une vocation à vivre en communion, à collaborer, à marcher ensemble, surtout en cette période où l’Église universelle est appelée à entrer pleinement dans une dynamique de synodalité.
3. Synodalité : marcher ensemble pour bâtir l’Église
Dans cette optique, Mgr Moko a invité prêtres et fidèles à ne pas se refermer sur eux-mêmes, mais à s’écouter mutuellement, à discerner ensemble les signes des temps et à se mettre en route comme un seul corps, à l’image de l’Église primitive. « Même les plus faibles parmi nous sont nécessaires », a-t-il rappelé en s’appuyant sur la Première Lettre aux Corinthiens (1 Co 12, 22).
Cette invitation prend tout son sens dans la vie du presbyterium diocésain : travailler ensemble, prier ensemble, et surtout bâtir ensemble l’avenir du diocèse. C’est un appel clair à la fraternité sacerdotale, à la collaboration mutuelle dans la mission confiée par l’évêque.
4. Une vocation mise à l’épreuve par les défis actuels
Face aux bouleversements de notre époque – perte des valeurs, infidélité aux engagements, désillusion, luttes internes – Mgr Moko n’a pas hésité à rappeler avec franchise que le sacerdoce est une haute vocation qui exige fidélité, cohérence et vie intérieure.
Il a exprimé sa proximité à tous les prêtres en difficulté, parfois découragés dans l’exercice de leur ministère, et a prié pour le renouveau de leur espérance : « L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5), a-t-il insisté. Il a également eu une pensée émue pour les prêtres décédés dans l’exercice de leur mission.
5. Le Jubilé 2025 : un temps de grâce pour renouveler notre foi
Dans le cadre de l’Année jubilaire 2025, solennellement ouverte dans le diocèse le 29 décembre 2024, Mgr Moko a invité tous les fidèles à se mettre en chemin comme pèlerins de l’espérance. Le Jubilé est un appel au pardon, à la miséricorde, à la réconciliation, mais aussi à un engagement renouvelé au service de l’Évangile.
C’est dans ce contexte spirituel que s’inscrit la Messe Chrismale, moment central de la vie liturgique diocésaine.
6. Les saintes huiles : signes de la grâce à l’œuvre
Lors de cette messe, Mgr Moko a béni les trois huiles saintes :
Le saint chrême, utilisé lors des baptêmes, des confirmations et des ordinations, symbole de la plénitude de l’Esprit Saint.
L’huile des malades, pour le réconfort des corps et des âmes dans l’épreuve de la maladie.
L’huile des catéchumènes, qui fortifie ceux qui se préparent au baptême dans leur lutte contre le mal.
Par ces signes, Dieu sanctifie son peuple à travers la matière même de sa création, et poursuit son œuvre de salut dans le quotidien de nos vies.
Un appel à l’unité, à la sainteté et à la mission
À travers cette homélie riche et profonde, Monseigneur José Moko a lancé un vibrant appel à tous les prêtres et fidèles du diocèse d’Idiofa : à se recentrer sur le Christ, à vivre en frères, à marcher ensemble dans l’espérance, et à se laisser renouveler par la grâce de cette année jubilaire.
« Que cette année jubilaire soit pour vous tous une belle occasion de renouer avec l’espérance, parce que l’espérance ne déçoit jamais. »
DIocid