Is 63, 16-19 ; 64, 2-7 ; Ps 79 ; 1Co 1, 3-9 ; Marc 13, 33 – 37

« …, je le dis à tous : Veillez ! » (Mc 13, 37)

Par quatre fois, le terme « Veillez » est repris dans l’évangile de ce 1er dimanche de l‘Avent.  

Veiller ne rime pas avec surveiller. « On surveille au nom de la loi (caméras de surveillance) et on veille au nom de la tendresse ». Celui qui aime veille toujours. La mère de famille qui veut rendre sa maison accueillante veille continuellement. Lorsqu’un enfant est malade, la mère et le père veillent et entourent l’enfant. C’est aussi comme cette femme qui attend son mari parti sur un bateau de pêche depuis trois mois. Chaque jour qui passe, elle se rend au bout du quai, scrute l’horizon espérant le retour de son bien aimé. Elle connaît les dangers de la mer, mais elle a la certitude que son mari reviendra. Ce jour-là, elle va le serrer sur son cœur. Elle le conduira à la maison pour y retrouver leurs enfants et lui préparera des mets spéciaux. Il va nettoyer et décorer la maison. Son attente est pleine de projets et pleine d’espérance.

 

Une personne dans un foyer pour personnes âgées est déjà heureuse de se voir visiter dans la journée. Cette personne vit et peut grâce à cette espérance affronter les difficultés de la vie quotidienne. Il y a aussi l’exemple de ce Père qui scrute l’horizon chaque jour pour guetter le retour de son plus jeune fils. Il espère lui aussi. Il pense à la fête pour les retrouvailles avec son fils prodigue. (Luc 15, 11-32).

 

« …, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ ».

Dieu « nous a donné tout pouvoir ». Il nous fait confiance. Il compte sur nous. « … en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu… ». Dès les premiers instants de la création, Dieu nous a fait confiance. Non seulement il a confié le monde à l’être humain, dit le Pape François, mais encore la vie qui est un don qui doit être protégé de diverses formes de dégradation (Laudato Si n°5).

Dieu nous a tout donné pour rendre notre monde plus humain, plus beau, plus « vivable ». Mais malheur sur malheur ! La plupart de ces fléaux ou ces maux peuvent être éradiqués à condition que les humains acceptent de s’asseoir et dialoguer en vraie et en sincérité de façon vraiment charitable.

Bien souvent nous avons tendance à accuser Dieu comme indifférent ou sources de nos malheurs comme au temps du Prophète Isaïe : « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? » (Is 63,16). Nous sommes nombreux à nous poser tant de questions sur l’absence, l’immobilisme et le silence de Dieu. Pourquoi toutes ces détresses ? Dieu en serait-il responsable ?  Ou encore on croit que Dieu nous a puni. Qu’avons-nous fait au bon Dieu ? Est-il fatigué de nous ? Aurait-il abandonné son peuple pour toujours ? Alors existe-il réellement ? ou serait-il une fabrication de l’homme pour se consoler et se dédouaner de bons nombres des choses ?

Aujourd’hui le prophète Isaïe nous invite à une reprise de conscience. Car nous dit-il, Dieu est notre Père, Notre-rédempteur-depuis-toujours. Nous sommes l’argile, c’est lui qui nous a façonnés. Ils ne lâchent jamais l’œuvre de ses mains. Nous avons du prix à ses yeux (Is43,4).  A l’inverse, nous avons choisis de lui tourner le dos jusqu’à le rejeter en le chassant de nos sphères de vie. Nous sommes même dans le déni quasi-totale de notre rôle majeur direct ou indirect sur ce qui se passe dans le monde. Le Pape François disait : « … l’être humain est aussi une créature de ce monde, qui a le droit de vivre et d’être heureux (…) raisons pour lesquelles un endroit pollué exigent une analyse du fonctionnement de la société, de son économie, de son comportement…) (Laudato Si n°43 et 139).

Le temps de l’Avent vient justement nous rappeler que Dieu est toujours là. Il vient à la rencontre de celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de Lui en suivant ses chemins. (Is64,4).

Il est donc temps d’être vigilants, de profiter de ces 4 semaines de l’Avent pour se tenir EVEILLER.

Comme cette femme qui attend son mari parti en voyage, comme cette dame de foyer des personnes âgées et ce papa qui attend son fils prodigue, restons donc éveillés sans nous sentir surveillés. Celui qui tiendra jusqu’au bout c’est celui-là qui sera sauvé. Vivons chaque jour comme si tu allais mourir ce soir. » , conseillait Charles Foucauld.  AMEN

José Serge Nzazi