La CENCO a, en marge de l’Assemblée Générale ordinaire de l’Institution  Financière pour les Œuvres du Développement, avec Conseil d’Administration, SMF IFOD, SA, en sigle, tenue à Kinshasa du 11 au 12 avril 2018, les Archevêques et Évêques membres du Comité Permanent de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), ont fait le point sur le processus électoral et ses enjeux sociopolitiques actuels.

Les Évêques de la CENCO se sont inquiété sur plusieurs points dont:

  1. La CENCO est très préoccupée du fait que la mise en œuvre des préalables exigés  par l’Accord de la Saint-Sylvestre pour l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées se fait encore attendre. Il s’agit principalement du parachèvement des mesures de décrispation. Ne pas les mettre en pratique c’est compromettre le processus électoral et hypothéquer des élections, unique voie de sortie de la crise actuelle.
  2. A huit mois de la tenue des scrutins, les Archevêques et Évêques membres de la CENCO s’inquiètent du fait qu’un consensus ne soit pas encore trouvé pour l’utilisation de la machine à voter proposée par la CENI. Bien au contraire, les voix discordantes se multiplient jusque dans le pays de fabrication et de provenance de ces machines. La CENCO réitère sa demande de la certification de ces machines à voter par des experts nationaux et internationaux afin de trouver un consensus capable de rassurer toutes les parties prenantes sur le volet technique et sur le volet juridique.
  3. Le débat engagé sur la problématique de la double nationalité en rapport avec les élections préoccupe également la CENCO. Elle redoute la montée des tensions identitaires et l’instrumentalisation de la Justice pour des règlements des comptes politiques. Elle saisit cette occasion pour rappeler que personne n’est au-dessus de la loi qui doit être appliquée de même impartiale.
  4. Dans le contexte actuel où la coopération entre la Communauté Internationale et le Gouvernement de la RDC devrait être renforcée, conformément aux normes internationales, pour l’intérêt du Peuple Congolais, la CENCO est peinée de constater une montée de tension diplomatique entre les deux parties.
  5. Cette surchauffe a malheureusement amené à des prises des décisions qui pénalisent davantage le peuple congolais. Il s’agit entre autres de la fermeture de la Maison Schengen, l’interruption de la Coopération Technique Belge, la réduction des vols SN et le refus du Gouvernement Congolais de participer à la Conférence des donateurs pour apporter une réponse à la crise humanitaire en RDC. La CENCO plaide pour que le soulagement de la souffrance du Peuple congolais soit mis au-dessus des revendications politiques que peuvent avoir les uns et les autres.
  6. Au lendemain de l’assassinat et des obsèques de l’Abbé Etienne SENGIYUMVA, la CENCO relaye, le cri de détresse de Son Excellence Monseigneur Théophile KABOY, Évêque de Goma, qui fait observer que le Nord-Kivu se sent abandonné de tous, dans l’insécurité comme dans tant d’autres provinces de la RDC où la paix demeure encore un rêve. Le fait que les prêtres soient pris comme cibles préoccupe davantage les Évêques. Ils demandent au Gouvernement Congolais d’assumer ses responsabilités pour sécuriser toute la population et ses biens.

Les Évêques ont prié pour que  la lumière du Christ Ressuscité éclaire le Peuple congolais et ses dirigeants afin de travailler, ensemble, à l’avènement d’un Congo plus beau qu’avant pour la gloire de Dieu et le bien de tous.

Abbé Donatien NSHOLE

Secrétaire Général et Porte-parole de la CENCO