«Des nouvelles continuent à arriver des affrontements armés sanguinaires dans les provinces des Kasaï, en République démocratique du Congo, combats qui entraînent des victimes et des personnes déplacées et qui touchent aussi des personnes et des biens de l’Eglise», a déploré le pape François, à l’issue d’une messe en plein air à Carpi, ville touchée en 2012 par des séismes destructeurs.
«J’exhorte tous à prier pour la paix, afin que les cœurs des auteurs de ces crimes ne restent pas esclaves de la haine et de la violence. J’assure de ma proximité cette nation et j’exhorte tout le monde à prier pour la paix, afin que les cœurs des auteurs de tels crimes ne restent pas esclaves de la haine et de la violence qui détruisent toujours ». a ajouté le pape François, devant quelque 20.000 fidèles.
Avant de réciter la prière de l’angélus, il a dénoncé des actes qui « frappent aussi des membres et des propriétés de l’Église, églises, hôpitaux et écoles ».
En effet, une rébellion secoue depuis six mois quatre provinces du centre de la RDC (Kasaï-central, Kasaï, Kasaï-Oriental et Lomami) et a causé la mort d’au moins 400 personnes.
L’épiscopat congolais et le représentant du pape à Kinshasa avaient exhorté jeudi les forces congolaises de sécurité, pointées du doigt pour de nombreux abus dans la répression de cette rébellion à la « retenue » et à un usage proportionné de la force dans ses opérations.
La police congolaise a de son côté accusé fin mars les rebelles d’y avoir massacré 39 policiers. Deux experts étrangers de l’ONU et un de leurs accompagnateurs y ont été également retrouvés assassinés fin mars, deux semaines après leur enlèvement.
Le pape a récemment dit qu’il aurait aimé se rendre au Congo-Brazzaville et coupler cette visite avec la République démocratique du Congo, ajoutant toutefois que cela ne serait pas possible avec le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, dont le mandat a expiré le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.
Un accord négocié par l’influent épiscopat catholique du pays, signé le 31 décembre, l’a autorisé à se maintenir à la tête du pays jusqu’à l’élection d’un successeur, en tandem avec un Premier ministre d’opposition, mais l’accord peine à être mis en œuvre.

Le Pape François qui voulait se rendre entre juillet et aout 2017 en RDC, avait annulé sa visite arguant qu’avec Kabila « ça ne va pas »