Lettre Pastorale de Monseigneur José Moko pour l’année Pastorale 2023-2024 sous le thème: « DONNEZ-LEUR VOUS-MEMES A MANGER » tiré de l’Evangile de Saint Luc 9, 13. Le sous thème est: EUCHARISTIE ET ENGAGEMENT CHRETIEN DANS LES COMMUNAUTES ECCLESIALES VIVANTES DE BASE!
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Aux Prêtres, Religieux et Religieuses ;
Aux Animateurs pastoraux, Catéchistes et Responsables de CEVB ;
Aux Chrétiens et Chrétiennes du Diocèse d’Idiofa ;
Aux Fils et Filles d’Idiofa répandus à travers le monde ;
Aux Hommes et aux Femmes de bonne volonté.
Jésus leur dit : « Donnez leur vous-mêmes à manger », mais ils répondirent : nous n’avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n’allions nous-mêmes acheter pour tout ce peuple. Or il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : faites-les asseoir par groupes de cinquante (Luc 9, 13-14).
Chers frères et sœurs,
- La vie de l’Eglise particulière de la RD Congo a été marquée, durant l’Année pastorale 2022-2023, par deux événements de grâce, de grande joie et de haute portée spirituelle et historique, à savoir : la visite apostolique du Saint Père François et la tenue du troisième Congrès Eucharistique National à Lubumbashi.
- En effet, après les deux précédentes visites apostoliques du Pape Saint Jean-Paul II (1980 et 1985), l’Eglise-Famille de Dieu de la RD Congo a eu de nouveau le privilège d’accueillir un Souverain Pontife sur son sol du 31 janvier au 03 février 2023. Porteur d’un message d’espérance, de paix et de réconciliation, Sa Sainteté le Pape François est revenu dans ses différentes prises de parole sur l’amour, la justice, le respect de la maison commune et les cinq piliers d’un esprit chrétien : la prière, la vie en communauté, le pardon, l’honnêteté et la petitesse ou l’humilité.
- Dans le même élan ecclésial et spirituel national, il s’est tenu à Lubumbashi, du 4 au 11 juin 2023, le troisième Congrès Eucharistique National sous le thème : « Eucharistie et Famille. Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la fraction du pain (cf. Ac 2, 42) ». Ce grand rassemblement spirituel fut un évènement mémorable qui a procuré d’abondantes grâces, notamment la grâce de l’unité, à l’Eglise-Famille de Dieu de la RD Congo et à la nation Congolaise tout entière[1].
- A l’issue de ce Troisième Congrès Eucharistique, le Cardinal, les Archevêques et les Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ont écrit une lettre pastorale dans laquelle ils ont affirmé haut et fort ce qui suit : « nous croyons que le 3ème Congrès Eucharistique National a été l’occasion pour nous tous et particulièrement pour les familles, de nous engager avec un zèle toujours plus ardent à être des missionnaires du Christ, car l’Eucharistie pousse toujours à un amour plus engagé »[2]. Le vœu le plus ardent de l’épiscopat congolais dans son ensemble est en réalité de voir les familles, les communautés ecclésiales vivantes de base (CEVB), les Paroisses et tous les Diocèses de la RD Congo croire, célébrer et vivre le mystère de l’Eucharistie comme la source et le sommet de leur vie[3]; l’énergie de transformation et d’engagement social.
- C’est dans le but d’approfondir et de nous approprier cet enseignement du Troisième Congrès Eucharistique National pour le compte de notre Diocèse, et convaincu de l’ecclésiologie de communion et du processus salutaire de synodalité en cours dans sa phase universelle, que je place l’Année pastorale 2023-2024 sous le thème : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9, 13) : Eucharistie et engagement chrétien dans les Communautés ecclésiales vivantes de base ».
- A travers ce thème pastoral, j’attire particulièrement l’attention de mes diocésaines et diocésains sur deux points. Tout d’abord, j’insiste sur la centralité de l’Eucharistie en tant que mystère à croire profondément, mystère à célébrer dignement et mystère à vivre concrètement au moyen des engagements et des œuvres caritatives qui transforment le monde et hâtent la venue du règne de Dieu. Ensuite, je voudrais indiquer, à la suite de l’épiscopat congolais dans son ensemble qui, depuis 1961avait levé l’option pastorale en faveur de la création de petites Communautés Ecclésiales Vivantes, que les CEVB (Bimvuka ya lutondo) sont des lieux par excellence où les chrétiennes et les chrétiens du Diocèse d’Idiofa doivent mettre en pratique les engagements pris ou provoqués par leur participation à l’Eucharistie.
- L’Eucharistie, comme l’enseigne le Saint Concile Vatican II, est la source et le sommet de toute vie chrétienne[4] et de la mission de l’Eglise. Mystère à croire, à célébrer et à vivre, selon les termes justes du Pape Benoît XVI[5], l’Eucharistie est une force intérieure et une « table sacrificielle »[6] de transformation et d’engagement chrétien envers les pauvres, les souffrants, les malheureux et les abandonnés. Sacrement de l’amour[7] (sacramentum caritatis), l’Eucharistie n’immobilise pas les chrétiens ; ne les momifie pas. Bien au contraire, elle les mobilise, les responsabilise et les incite à sortir d’eux-mêmes vers les périphéries existentielles de toute sorte[8] et à s’engager résolument en faveur de la justice, la paix et la charité fraternelle[9]. Il y a en fait un lien profond entre l’Eucharistie en tant que « Sacrement de l’amour » et la conception et l’appellation des CEVB au Diocèse d’Idiofa : « Bimvuka ya Lutondo » (Communautés d’amour).
- Ainsi, la participation véritable à l’Eucharistie, en plus de transformer les chrétiens d’Idiofa, devrait les disposer et les pousser à agir et à s’engager en faveur de leurs Bimvuka ya lutondo (Communautés d’amour), et ce, malgré leurs moyens matériels réduits et leurs possibilités limitées. La péricope lucanienne sur la multiplication de pain (LC 9, 10-17) peut nous aider à mieux comprendre le sens et la signification de cet engagement d’amour envers sa « Communauté d’amour » (Kimvuka ya Lutondo).
- Dans le contexte antécédent de cette péricope, Jésus vient de délivrer le démoniaque gérasénien (LC 8, 26-39), de guérir la femme hémorroïsse et de redonner la vie à la fille de Jaïre (LC 8, 40-56). Sa renommée se repend dans toute la région jusqu’à atteindre le roi Hérode le tétrarque (LC 9, 7-9) qui devient perplexe à son sujet. Les douze, quant à eux, reviennent d’une fructueuse mission (LC 9, 1-6 ; 10). C’est dans cet environnement que Jésus décide de se retirer à l’écart vers la ville de Besthsaïde. Il avait certes besoin du temps de répit et de repos pour lui-même et pour les Apôtres fatigués par la mission, mais les foules ne les lâchent pas. Elles partent à sa suite. Quoique leurs intentions et leurs motivations à se mettre à la suite du Christ ne soient pas encore suffisamment claires, ces foules nous donnent au moins une leçon de foi et de vie chrétienne : la soif de rechercher le Seigneur là où il se laisse trouver et de se mettre à sa suite.
- Sur le plan purement humain, l’on pourrait s’attendre à ce que Jésus boude ces foules ou leur rappelle son droit de repos. Mais, écrit Luc, « il leur fit bon accueil, leur parla du Royaume de Dieu et rendit la santé à ceux qui avaient besoin de guérison » (LC 9, 11). Cette attitude de Jésus révèle la bonté, la tendresse, l’hospitalité, la pitié, la compassion et la miséricorde du Père. Aujourd’hui encore, nombreuses sont des personnes au sein de nos CEVB qui ont besoin de cette bonté, cette hospitalité, cette pitié, cette compassion et cette miséricorde.
- Cependant, Jésus ne s’arrête pas qu’à l’enseignement et à la guérison. Il lit les signes de temps (Signa temporum)[10], analyse profondément la situation des foules et tire les conséquences pastorales qui s’imposent. Jésus sait qu’il fait soir et le jour commence à baisser. Il sait aussi que les foules sont fatiguées et ont besoin d’une chose : la restauration physiquement par la nourriture. Jésus est concret et pratique. Il ne se perd pas dans des spéculations inutiles, mais cerne le vrai besoin de la foule. Remarquons que parfois, trop de théories et de spéculations, qui n’aboutissent à aucune action concrète, tuent nos CEVB et toutes nos communautés en général.
- Alors que les douze, avec des précautions et des calculs purement humains, demandent à Jésus, non sans raison (« Car nous sommes ici dans un endroit désert »), de renvoyer les foules « afin qu’ils aillent dans les villages et fermes d’alentour pour y trouver logis et provisions » (LC 9, 12), celui-ci leur répond par un ordre-mission : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Il semble que les Apôtres, en exhortant Jésus de renvoyer au plus vite les foules, au-delà de leur bonne foi, se déresponsabilisent précipitamment et se dédouanent en réalité de la situation malheureuse et souffrante des autres, alors qu’ils pouvaient faire quelque chose avec la présence du Christ. Telle n’est-elle pas aussi notre manière de nous comporter devant la souffrance des autres, parfois sans avoir imaginé ni osé la moindre solution à notre portée ? Il nous arrive bien souvent d’expédier les autres avec leurs fardeaux sans ne fût-ce que leur accorder une oreille attentive qui les écoute et sans compatir à leurs peines. En outre, l’attitude des douze montre clairement qu’ils ne connaissaient pas encore bien leur Divin Maître et ne comptaient que sur leurs propres forces. En revanche, Jésus les responsabilise et les poussent à risquer avec lui : « donnez-leur vous-mêmes à manger ».
- En cette année pastorale 2023-2024, je voudrais que cette réponse de Jésus aux douze, « donnez-leur vous-mêmes à manger », retentisse dans les oreilles et les cœurs des laïcs et des clercs d’Idiofa. Que les uns et les autres, selon leur rang et dans le respect leur état de vie, se sentent responsables et participent à la vie de l’Eglise et à sa mission à partir déjà de leurs CEVB. Il n’est pas juste que certains parmi nous se comportent en spectateurs, en attentistes, pire encore, en donneurs de leçons aux autres sans jamais s’engager. Ne devenons pas des fossoyeurs de nos Paroisses ou de nos CEVB par notre indifférence, notre désengagement et notre absentéisme. L’Eucharistie à laquelle nous participons fait de nous des missionnaires toujours en sortie vers les autres pour leur apporter la joie et la lumière de l’Evangile[11], ainsi que pour leur donner nous-mêmes à manger.
- Certes, le manger dont il est question évoque dans un premier sens la nourriture physique ou la satisfaction du besoin élémentaire de manducation qui touche tous les êtres vivants, appelés à manger pour vivre et survivre. Pas étonnant que la Bible évoque, de la Genèse à l’Apocalypse, des questions de nourriture. Dans un deuxième sens, le manger est, d’une part, la symbolique de tous les besoins élémentaires et vitaux de l’être humain, d’autre part, il est la symbolique de la nécessité du vivre ensemble (on mange avec les autres). Dans un dernier sens, le manger a une portée spirituelle et eschatologique, si bien que, in fine, la vraie nourriture à donner c’est le Christ lui-même, pain vivant qui descend du ciel et donne la vie éternelle ( Jn 6, 51). S’il en est ainsi, chaque chrétien, membre d’une CEVB, a quelque chose à donner ou faire valoir pour le relèvement ou la bonne marche de celle-ci.
- Devant cette invitation que je nous lance à la suite du Christ, « Donnez-leur vous-mêmes à manger », la réaction de nombreux parmi nous pourrait être semblable à celle des Apôtres : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et de deux poissons » (LC 9, 13). Mais que faire avec cinq pains et deux poissons pour nourrir cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants ? Même pas de quoi nourrir Jésus et ses disciples ! Par ce questionnement, l’on se rend bel et bien compte que les Apôtres font l’expérience de la limite, de l’insuffisance, du désespoir, de l’échec et de la finitude d’eux-mêmes et de leurs moyens. Leur situation avoisine en quelque sorte celle de servants et du maître de repas aux noces de Cana (Jn 2, 1-11) quand le vin vint à manquer.
- Comme les Apôtres, nombreux parmi nous se disent entre eux ou en eux-mêmes: « Nous n’avons rien ou ce que nous avons est insignifiant déjà pour nos propres besoins, comment donner à manger aux autres ?» ; « Nous avons un maigre salaire, qui ne suffit même pas pour nous-mêmes, comment nous demander de prendre en charge les prêtres, les CEVB ou les Paroisses ? » ; « Nous sommes chômeurs ; nous vivons de nos pauvres travaux de champs et de nos petits commerces, comment se fait-il que Monseigneur l’évêque nous demande de donner à manger aux autres ? ». Autant d’interrogations qui expriment l’expérience de l’insuffisance et du désespoir du peuple de Dieu appelé par le Seigneur et par nous-même à prendre les autres en charge.
- Au-delà de tous ces questionnements légitimes, et même, au-delà des doutes et des hésitations, Jésus sait exactement ce qu’il veut faire. Ainsi, il demande à ses disciples de faire asseoir les foules par groupes d’une cinquantaine. Jésus ne dit pas de les faire asseoir individuellement, mais par groupe. Ceci est déjà une symbolique qui met en lumière l’importance du groupe, de la communauté, et partant, de la CEVB dans le projet de salut de Dieu. Le repas, et de surcroît le repas eucharistique, unit les hommes et les femmes de toutes tribus, langues, peuples et nations pour en faire une seule famille, la famille des enfants de Dieu.
- Ensuite, Jésus, comme aux noces de Cana, opère un miracle. Il prend les cinq pains et les deux poissons, lève les yeux au ciel, les bénit, les rompt et les donne aux disciples pour les servir à la foule. Saint Luc note à la fin du récit qu’« ils mangèrent et furent tous rassasiés, et ce qu’ils avaient eu de reste fut emporté : douze couffins de morceaux » (LC 9, 17).
- En regardant ce miracle de la multiplication des pains, nous pouvons tout d’abord dire qu’il s’agit d’une préfiguration de l’Eucharistie que le Christ instituera le jeudi saint (LC 22, 7-21) et que l’Eglise continue à célébrer fidèlement aujourd’hui en mémoire de lui. Aussi, ce miracle préfigure et annonce le banquet céleste et la vie éternelle en Jésus-Christ, mort et ressuscité. Si dans le récit de la multiplication de pain, Jésus donne aux foules à manger les pains et les poissons, à la table eucharistique, il se donne lui-même, comme il ressort de paroles de consécration : « Prenez et mangez en tous, ceci est mon corps » ; « Prenez et buvez en tous, ceci est mon sang ».
- Ensuite, le miracle nous invite à comprendre qu’aujourd’hui encore Jésus a besoin de nos cinq pains et de nos deux poissons. Jésus n’est pas un magicien. Il n’opère pas le miracle de multiplication des pains et des poissons à partir du néant ou de rien. Certes, il en avait le pouvoir comme son Père qui crée tout ex nihilo (Gn 1, 1-31 et Gn 2, 1-4a) et fait tomber la manne du ciel (Ex 16, 1-35) pour nourrir les enfants d’Israël. Jésus préfère se servir des pains et des poissons qui lui sont offerts. Comme il est beau à la célébration eucharistique de voir les fidèles offrir leurs présents, parmi lesquels le pain et le vin, qui après la consécration deviennent pour nous la nourriture spirituelle et le gage du salut éternel.
- Et nous, quels « pains » et quels « poissons » apportons-nous à Dieu pour qu’il les multiplie ? Comme le disait Saint Augustin : « Dieu qui nous a créés sans nous ne peut pas nous sauver sans nous ». Au fait, Dieu a besoin de notre apport et de notre contribution. L’homme n’est pas qu’une simple créature, mais il a été établi par Dieu lui-même co-créateur et partenaire de l’œuvre salvifique. Il est donc temps de condamner, de combattre et de décourager toutes ces spiritualités qui, d’une part, déresponsabilisent et infantilisent l’homme, d’autre part, voient le diable partout et attendent que Dieu fasse tout pour l’homme. Voilà pourquoi, j’exhorte mes diocésaines et mes diocésains, à la suite de Saint Ignace de Loyola, d’agir et de travailler comme si tout dépendait d’eux et de prier comme si tout dépendait de Dieu.
- Aussi, ce miracle nourrit notre foi en la bonté et en la providence divine. Dieu notre Père est Bon et Provident. Croyons que là où s’arrêtent notre intelligence, nos forces et nos précautions, c’est là aussi que Dieu, dans sa providence et sa bonté, vient toujours à notre secours. N’ayons donc pas peur d’imaginer, d’inventer et d’innover en vrais fils et filles de l’Eglise en ayant le regard tourné vers le ciel et le cœur ouvert à écouter les appels de l’Esprit-Saint. Ainsi, j’exhorte les chrétien et les chrétiennes d’Idiofa à toujours allier foi et raison (Fides et ratio)[12], sans céder à l’extrémisme.
- Enfin, ce miracle nous incite à barrer la route à la « culture du gaspillage » qui gagne de plus en plus du terrain dans notre monde aujourd’hui. Le reste du miracle de la multiplication des pains et des poissons n’a pas été jeté, mais ramassé, protégé et même comptabilisé (LC 9, 17). N’oublions pas, à chaque fois que nous gaspillons, nous causons du tort à la « maison commune » et nous volons dans l’assiette des pauvres.
- De ce qui précède, voici les axes prioritaires et les recommandations y relatives que je retiens pour notre Diocèse en cette année pastorale 2023-2024 :
1° Sacrements et Liturgie
- Je recommande que les sacrements, signes visibles par lesquels Dieu communique sa grâce à son peuple, soient dignement préparés, administrés et célébrés. Ceci implique que les Curés-Doyens, les Curés et les autres Prêtres s’impliquent dans la catèche préparatoire aux Sacrements et la catèche mystagogique ; qu’ils forment, en lien avec le Centre Pastoral Diocésain, les catéchistes et s’actualisent eux-mêmes en matière notamment des rites[13];
- Je recommande, dans l’esprit de la lettre pastorale qui a fait suite au Troisième Congrès Eucharistique National, que l’Eucharistie soit réellement un mystère cru, célébré et vécu au Diocèse d’Idiofa. A cet effet, j’encourage la participation massive et empreinte de spiritualité des chrétiens aux célébrations eucharistiques et toutes les initiatives ayant trait au culte eucharistique et à la piété populaire : Adoration eucharistique, Procession eucharistique, construction d’une chapelle eucharistique, visite au Saint-Sacrement, Catéchèse, etc[14]. Tout ceci devra être coordonné au niveau du Diocèse par le Centre Pastoral Diocésain ; au niveau des Doyennés par les Curés-Doyens ; et au niveau des Paroisses par les Curés ;
- Je recommande, en référence à la lettre pastorale qui a suivi le Troisième Congrès Eucharistique National, qu’au moins une fois le mois soit célébrée correctement dans chaque Paroisse une messe selon Missel Romain pour les Diocèses du Zaïre[15]. Les Curés Doyens sont chargés de veiller à l’observation stricte de cette mesure ;
- Je recommande qu’une messe d’action grâce soit célébrée au courant de l’Année pastorale 2023-2024 au niveau diocésain pour les grâces reçues au cours du Troisième Congrès Eucharistique National ;
- Je recommande que le Centre Pastoral Diocésain prépare des directives à suivre en matière des sacrements et de célébration eucharistique pour éviter les égarements, les erreurs, les improvisations indigestes et folkloriques.
2° Pastorale des CEVB
- Je recommande que la pastorale des CEVB (Bimvuka ya Lutondo) soit redynamisée[16]; Pas un seul chrétien d’Idiofa sans CEVB ;
- Je recommande aux Curés de s’activer et d’encourager les autres Prêtres de leurs juridictions respectives à réaliser régulièrement la visite pastorale des CEVB pour que comme Pasteurs ils sentent l’odeur de leurs brebis ;
- Je recommande que les moyens de Communications sociales, dans le respect de ce qu’enseigne l’Eglise, soient aussi utilisés pour redynamiser la pastorale de CEVB ;
- Je recommande que nos CEVB vivent et deviennent des foyers de conscientisation et solidarité ; d’initiation aux valeurs chrétiennes et humaines ; de développement économique et social, de telle sorte que le « faites ceci en mémoire de moi » ne s’arrête pas qu’à la Sainte messe, mais s’actualise à travers le service des autres (Jn 13, 1-17) et la charité fraternelle (Jn 15, 12-17) ;
- Je recommande aux chrétiennes et chrétiens d’Idiofa à savoir se sacrifier pour leurs CEVB et leurs Paroisses comme nous l’enseigne la « table sacrificielle » de l’Eucharistie, une table qui coute et qui a particulièrement couté à Jésus sa vie.
3° Administration Paroissiale et collaboration dans une Eglise synodale
- Je recommande aux Curés d’administrer les Paroisses dans le respect de ce que prévoit l’Eglise ; qu’ils tiennent soigneusement tous les registres paroissiaux et tous les autres documents, étant entendu qu’à chaque visite pastorale de l’Evêque ou de son représentant ces documents doivent lui être présentés
- Je recommande dans l’esprit de communion et de synodalité une collaboration sincère entre clercs et laïcs dans la pastorale paroissiale ; La Paroisse sera ainsi la grande famille des enfants de Dieu ;
- Je recommande aux Curés, aux Vicaires, aux Diacres et à tous les fidèles laïcs de veiller sur le patrimoine des Paroisse dans l’esprit de l’Eglise et selon les directives que donne le chargé diocésain de Patrimoine sous ma responsabilité ;
4° Vie sociale
- En cette année électorale, j’encourage et félicite tous les fils et toutes les filles d’Idiofa qui ont postulé et leur accorde ma bénédiction. De même, j’exhorte ceux et celles parmi eux qui sont chrétiens catholiques à puiser leur énergie et à confectionner leur projet de société et leur offre politique à la lumière du mystère de l’Eucharistie ; qu’ils prêtent oreilles aux cris du peuple et écoutent leurs Pasteurs les Evêques ; qu’ils ne sombrent pas dans des pratiques qui n’honorent pas leur identité chrétienne et catholique ;
- J’exhorte les fils et filles d’Idiofa à voter au moment venu en âme et conscience pour le bien et le développement de la nation congolaise tout entière.
- Je recommande à la Commission « justice et paix » d’assurer une véritable éducation citoyenne et une formation électorale déjà au niveau de CEVB ;
- Que Notre Dame du Rosaire marche avec nous durant cette Année pastorale 2023-2024.
Donnée à Idiofa le dix-septième jour
du mois de septembre de l´année
deux mille vingt-trois.
+José MOKO EKANGA
Evêque d´Idiofa
[1] Cf. CENCO, Eucharistie et famille. Ils étaient assidus à l’écoute de la parole de Dieu et à la fraction du pain (Cf. Ac 2, 42). Lettre Pastorale de la Conférence Episcopale Nationale du Congo à l’issue du Troisième Congrès Eucharistique National, Lubumbashi, 2023, n° 4.
[2] Ibid., n° 8.
[3] Cf. CENCO, Eucharistie et famille. Ils étaient assidus à l’écoute de la parole de Dieu et à la fraction du pain (Cf. Ac 2, 42), n° 14.
[4] Cf. CONCILE VATICAN II, Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, n° 10.
[5] Cf. BENOÎT XVI, Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis, Cité du Vatican, Liberia Editrice Vaticana, 2007.
[6] Cf. José MOKO EKANGA (Mgr), Eucharistie et famille. Catéchèse donnée au Troisième Congrès Eucharistique National, Lubumbashi, 2023, n° 17-19.
[7] Cf. SAINT THOMAS D’AQUIN, Somme théologique, III, q. 73, a. 3.
[8] Cf. FRANÇOIS, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, n° 20.
[9] Cf. ID., Lettre encyclique Fratelli tutti, Cité du Vatican, Libreria Vaticana editrice, 2020.
[10] Cf. CONCILE VATICAN II, Constitution pastorale Gaudium et spes, n° 4.
[11] FRANÇOIS, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, n° 20-21.
[12] JEAN-PAUL II, Lettre encyclique Fides et ratio, Cité du Vatican, Libreria Vaticana editrice, 1998.
[13] Cf. CENCO, Eucharistie et famille. Ils étaient assidus à l’écoute de la parole de Dieu et à la fraction du pain (Cf. Ac 2, 42), n° 12.
[14] Cf. Ibid., n° 9-10.
[15] Cf. Ibid., n° 15.
[16] Cf. José MOKO EKANGA (Mgr), A vin nouveau outres neuves (Mt 9, 17). D’un centenaire à l’autre : fils et filles d’Idiofa, levons-nous et reconstruisons ensemble notre Diocèse, Lettre pastorale 2022-2023, Idiofa, 2022, n° 13.
Diocid.