Message de Monseigneur José Moko pour Noël 2018

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9,1). Pour télécharger cliquez sur:  Message de Noël 2018

Mes très chers frères et sœurs,

  1. Dieu dans sa bonté souveraine et inépuisable nous a donné son propre Fils né d’une femme et dans les conditions humaines pour notre salut. Ainsi, le mystère caché depuis toujours est manifesté (Col 1, 26). Le Christ, qui est au milieu de nous,vient nous sortir des ténèbres du péché et de la mort et nous libérer de tout esclavage.
  2. L’Eglise Universelle qui jubile de joie,en ce jour, accueille dans l’humilité celui qui est né sur la paille, dans une mangeoire, le Fils de Dieu. La mangeoire, lieu par excellence du ravitaillement des « brebis » détermine déjà ce que sera cet enfant : le prince de l’humilité et de la Paix.
  3. L’Emmanuel, Dieu-avec-nous, vient inaugurer ainsi une ère nouvelle, de l’espérance et de la patience des pauvres et accomplir les promesses faites à nos pères depuis Abraham et par serment fait à Isaac (Ga 3, 16).

Mes bien-aimés,

  1. Sous le thème de « Et vous êtes tous frères» (Mt23, 8), nous avons eu à confier entièrement les travaux de cette année pastorale 2018-2019 à la miséricorde de Dieu. Que nous vivions notre fraternité à cause du Christ : dans notre diocèse, dans nos CEVB, dans nos familles et partout ailleurs.

Que notre regard à l’endroit des autres frères soit un regard Christique et non pas à cause de la consanguinité, de la tribalité, de l’ethnicité… que l’autre qui chemine avec moi soit considéré comme image et ressemblance de Dieu et donc digne de respect et de considération.C’est en fraternisant sincèrement et en mettant en pratique la règle d’or de l’amour qu’au terme de cette année pastorale nous pourrons nous dire FRÈRES, ayant un même Père (Mt 23, 9). Car, Noël que nous fêtons aujourd’hui ne fait pas de nous des ennemis, des étrangers et des êtres de passage, mais bien au contraire, des frères.

  1. Noël fait éclater la puissance du Christ dans la faiblesse et la pauvreté : petitesse de Dieu que cet enfant couché dans une mangeoire d’animaux, né dans un bourg perdu, au hasard d’un exode commandé par les puissants de la terre, et dont la naissance n’a pour témoins que d’humbles bergers. Ainsi, depuis Noël, nous avons tous pour frère en humanité le Seigneur lui-même, ce petit enfant couché dans une mangeoire !

Nous devons tourner nos regards vers la mangeoire pour palper du doigt  la réalité chrétienne:réalité de l’humilité et du dépouillement, du pardon et de l’amour fraternel, de la charité et de la crainte de Dieu. Car, « lui,de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’est anéanti lui-même prenant la condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes » (Ph 2, 6).

  1. « Le signe de l’Emmanuel dans une crèche » révèle que la croissance de l’enfant dépend non seulement de Dieu, Il sera fils de Dieu (Lc 1, 32), mais aussi et surtout de l’encadrement de la première communauté de Nazareth, modèle par excellence des familles.La joie qu’apporte l’Emmanuel doit nous transfigurer et transformer toutes nos familles. Elle doit apporter du neuf dans toutes les familles des fils et filles de Dieu.Elle ne doit laisser personne indifférent, mais amener chacun et chacune à chanter comme les Anges « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime» (Lc 2, 14). Cette joie chantée doit avoir des effets dans la vie concrète, dans la vie humaine. Elle doit à tout prix chercher protection et promotion de l’être humain, visant ainsi le bien de tous. Elle n’est pas la joie d’un seul individu mais la joie de toute une communauté : la communauté des bergers.

Mes bien-aimés,

  1. Cette même joie du mystère de Noël s’éclaircit à la lumière du mystère de Pâques. Dieu aime son peuple et lui envoie son fils pour lui révéler son Grand Amour dont il l’a aimé depuis le début du monde (Jn 3, 16); Dieu qui accepte le sacrifice de son unique fils pour que son peuple ait la vie en abondance (Jn 10, 10).
  2. Demandons en ce jour très saint, que l’intercesseuse de Cana, Marie Mère de Jésus, qui est toujours disponible à faire la volonté de Dieu, obtienne à Notre Pays, la République Démocratique du Congo, la Paix véritable dont elle a besoin. Que la Joie de l’Emmanuel inonde nos cœurs et nous libère de toute crainte pour que nous soyons des vrais messagers de la Bonne Nouvelle.

Que Dieu lui-même vous bénisse, au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.

Amen.

Donné en l’Eglise Cathédrale Saint KIZITO, le vingt-quatrième jour du mois de décembre en la solennité de la Nativité de Jésus.

+ José MOKO EKANGA

Évêque d’Idiofa