« L’antienne d’ouverture « gaudete »(soyez dans la joie) indique le thème dominant de la liturgie de la parole de ce troisième dimanche de l’Avent (Is 61,1-2.10-11; 1Tes 5,16-24; Gv 1,6-8.19-28) : appelé « dimanche de la joie ».

Ce dimanche est comme une anticipation de la joie de Noël: « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ». Pour mieux le signifier, on n’utilise pas le violet, couleur ordinaire du temps de l’Avent, mais la couleur rose. Il en est de même au quatrième dimanche de Carême (Laetare ). C’est l’appel à la joie qui domine les lectures de ce dimanche, pendant que l’évangile est centré sur la figure de Jean le Baptiste. Il est le témoin de la « Lumière », qui a mission de nous désigner Jésus, l’objet de notre attente. Cela commence très tôt, lorsque Jean, encore dans le sein d’Élisabeth, tressaille d’allégresse en reconnaissant Jésus, lui-même dans le sein de la Vierge Marie (cfr scène de la Visitation). En ce dimanche, Jean continue à nous désigner Jésus, lorsqu’il nous dit : « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » Un peu plus loin, Jean désignera Jésus comme étant « l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». C’est aussi notre mission comme chrétiens. Comme Jean le Baptiste, chacun de nous a la mission de témoigner, à travers sa vie, de la présence parmi les hommes de Quelqu’un qu’ils ne connaissent pas encore. Dans la première lecture, le prophète Isaïe est envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, le pardon aux pécheurs et la libération aux esclaves (prisonniers). L’apôtre Paul, en dépit de sa situation précaire de prisonnier, lance un vibrant appel à la joie : « Soyez toujours dans la joie (…), rendez grâce en toute circonstance » et exhorte à être irréprochables pour la venue du Seigneur. En effet, la vie chrétienne n’est pas fondée sur la douleur, la tristesse et sur l’angoisse, mais sur la joie. Comme croyants nous sommes appelés à témoigner de la joie dans notre vie de chaque jour. « Un chrétien triste est un triste chrétien » (cfr Saint François de Sales). Le philosophe Nietzsche disait qu’ il aurait cru au Dieu des chrétiens quand ceux-ci auraient eu le visage un peu plus joyeux. Mais comment être joyeux lorsqu’il y a effectivement dans la vie des épreuves, difficultés, maladies, jalousie et tentations ? Certes, nous ne pouvons pas nous laisser attirer par des joies éphémères que le monde nous propose, mais nous devons aller au plus profond de notre être pour puiser la joie dans une source supérieure qu’est en nous : « la joie de Dieu » versée dans nos cœurs. C’est Jésus qui nous invite de venir à Lui quand nous sommes fatigués et chargés et il nous donnera le repos et des forces neuves pour que nous vivions toujours dans la joie. Le Pape François affirme souvent : «Un chrétien est un homme ou une femme de la joie, un homme ou une femme de la joie dans le cœur. Il n’existe pas un chrétien sans la joie ! La carte d’identité du chrétien, c’est la joie, la joie de l’Évangile, la joie d’avoir été élu par Jésus, sauvé par Jésus, régénéré par Jésus; la joie de l’espérance que Jésus nous attend, la joie qui – même dans les croix et les souffrances de cette vie – s’exprime d’une autre manière, qui est la paix dans la sécurité que Jésus nous accompagne, est avec nous ». Prions que cet Avent, et toute notre vie, soit toujours un chemin de joie.

Joyeux temps de l’Avent à tous !

Abbé Richard Kama-Kama