JUBILE D’OR DU DIOCESE D’ IDIOFA: 1959 – 2009

KEMBILA NZAMBI , OUTIL DE L’EVANGELISATION.

Historique et quelques aspects pastoraux

Par A. Kangamotema Bonaventure

INTRODUCTION

Le 10…/11…./1959 ; le Vicariat apostolique d’Ipamu, devenait diocèse d’Ipamu, avec comme Evêque, Mgr.Alphonse Bossart. Son successeur, Réné Toussaint, ordonné et sacré en …. ; déplacera le siège Episcopal à Idiofa, le 20/06/1960 ; et désormais on ne parlera plus que du diocèse d’Idiofa. Cette année 2009, le diocèse d’Idiofa totalise 50 ans d’existence.

Pendant ce demi-siècle, un des domaines qui a fait parler de ce diocèse à travers le monde, c’est celui de la liturgie, spécialement la branche « Chant ». Avec son recueil des chants « KEMBILA NZAMBI », le diocèse d’Idiofa a beaucoup contribué à l’évangélisation des peuples, pas seulement à Idiofa, mais un peu partout aussi bien en Afrique noire que dans d’autres continent. Aussi, à cette occasion du Jubilé d’Or du diocèse d’Idiofa, nous voulons rendre hommage à cette œuvre, arme puissante de l’évangélisation de notre peuple.

Le present travail sera présenté en deux grande partie. Dans la première partie; ou il srea question de l’historique; nous parlerons de la genèse de Kembila Nzambi: ce qui a été à la base de cette initiative; les personnes qui l’ont conçu; les étapes de son avancement; sa réalisattion.

Dans la deuxième partie;il sera question de l’impacte du chant dans l’action evangélisatrice au diocèse d’Idiofa autrement dit; la contribution de Kembila Nzambi dans la pastorale .

Ière PARTIE : HISTORIQUE ET EVOLUTION DE L’ŒUVRE MUSICALE

Chapitre I. GENESE

Dans le passé, avant les années 1958, les chants liturgiques dans le diocèse d’Idiofa, comme partout dans les pays des missions, étaient constitués par le chant grégorien et par les chants liturgiques français avec quelques emprunts aux mélodies austro-germaniques.

Petit à petit, avec le génie de beaucoup de missionnaires, comme ceux du Bas-Congo, certaines adaptations verront jour. Ce furent souvent des traductions et des adaptations des chants latins et français. Dans le diocèse d’Idiofa, nous devons signaler le nom du Père Arthur Bottin, omi, Professeur de Musique à l’école normale de Mwilambongo, qui a traduit et adapté quelques psaumes de Julien Gelineau. Quand il dirigeait les chants, c’est tout son corps qui entrait en jeu ! Et cela donnait de la vie et de la ferveur dans la célébration.

Vers les années 1960, avant le Concile Vatican II, dans les diocèses du Bas-Congo (Kisantu, Matadi, Boma) beaucoup de chants religieux étaient déjà traduits et adaptés en langues locales : Kintandu, kindibu, kiyombe. Le diocèse de Kisantu, avec le concours de ses grands séminaristes et abbés a édité un beau recueil de chants avec illustrations de plus belles églises du Congo. Ce livre de chants en langue kintandu a été appelé « TUKEMBILA » (=Louons). C’est ce livre qu’on utilisait dans tous les vicariats du Kwango : Kisantu, Popokabaka, Kenge, Kikwit, Idiofa.

Les missionnaires jésuites, principaux évangélisateurs des diocèses de Kisantu, Popokabaka, Kikwit et Idiofa, ont forgé une langue très proche de Kintandu qu’ils ont imposée chez nous ; on l’a appelée « Kikongo ki mpwena » (le beau kikongo) par opposition à celle qu’on a appelée et qu’on appelle encore « Kikongo ya Leta ». Le « Kikongo ki mpwena » était considéré jusque là comme la langue la plus appropriée dans la liturgie, tandis que le kikongo ya Leta était jugé vulgaire, au sens de populaire, et donc inappropriée pour les célébrations liturgiques. Certains missionnaires l’ont vraiment combattu !

C’est autour des années 62-63 notamment avec le souffle du Concile Vatican II débutant, qu’apparaîtront dans l’ancien Vicariat Apostolique du Kwango (partie Kwilu) les efforts d’adaptations et de compositions en Kikongo ya leta, particulièrement avec l’apport des séminaristes talentueux de l’époque comme Jean Célestin KINZANZA avec son illustre gloria « Nkembo na Nzambi na kati ya zulu ! » et Delphin Iko Mubian avec le credo : « Muna Nzambi mono kwikila yandi Tata nkwa ngolo ! ». Vers les mêmes années, cette initiative d’adaptation gagne aussi le diocèse de Kenge, avec la contribution de certains missionnaires possédants le talent de musique, comme le Père Nicolas Beerens (Svd à l’époque et prêtre diocésain de Kenge actuellement). Il composera une hymne au Dieu Roi de l’univers : « E NZAMBI UNGOLO, NZAMBI U NGOLO, NZAMBI U NGOLO UGANGIDI ». En ce moment apparaît un chansonnier nommé YIMBILA MFUMU.

1965 : UNE SORTE D’ECLOSION DANS L’HISTOIRE MUSICALE D’IDIOFA

Après la Rébellion de 1964 qui a dispersé de façon inattendue tous les élèves du diocèse d’Idiofa, un regroupement se refait. Les séminaristes sont orientés dans des différentes maisons de formation de la région. Tout reprend vie.

La fin du Concile Vatican II en 1965 ouvre la porte à des reformes liturgiques et encourage l’inculturation. Ce courant conciliaire suscite et réveille beaucoup de talents dans le chef de beaucoup des jeunes talentueux en musique.

D’autres, par contre, débuteront leur carrière par des créativités personnelles. Barthélemy Binia qui avait déjà composé un Gloria en 1963 se révèle plus fécond à partir de 1965, son entrée au Grand Séminaire de Mayidi. Il compose dès cette année-là son Agnus Dei « KIMEME YA NZAMBI NGE MUNTU KE KATULAKA…. ». Son ami Jean Yakime le rejoint au même Grand Séminaire en 1966. Il ouvre la série de ses compositions avec un chant à la Vierge Marie dont le refrain est la finale de l’AVE MARIA. Ce chant garde encore sa saveur jusqu’aujourd’hui, 43 ans après : « SAMBILA BETO BANSUMUKI, SANTA MARIA, BUBU TI NA NTANGU YA BETO TA FWA ». Les Abbés Lufwael et Ngatshi, leurs aînés se réveillent à leur tour. Ils commencent par des simples adaptations des chants venus du kikongo ki mpwena de Mayidi avant de composer leurs propres œuvres. Lufwael lancera sa première composition : « MFUMU KAKA KIESE NA MONO, YANDI KAKA NGOLO NA MONO… » .

Dès lors, ce fut le début d’un départ définitif dans l’univers d’un nouveau décor de musique liturgique… Le Kikongo ya Leta prend le dessus sur le Kikongo ki mpwena parlé uniquement par une certaine élite. Dans le diocèse de Kikwit, voisin, l’Abbé Kinzanza composera tout un recueil des chants « MU’TA YIMBILAKA NGE MBALA NA MBALA »

A Idiofa, le courant prendra une allure irréversible aux années 1966-68 quand le petit groupe de ces nouveaux musiciens se retrouveront ensemble au Château Rouge du Grand Séminaire de Mayidi : quelles inspirations ! Quelle fertilité et fécondité artistique ! Oui, il faut le dire, c’est alors que naîtra l’idée d’une collection : « KEMBILA NZAMBI ». C’est aussi en cette année que furent composées les grandes œuvres de KEMBILA NZAMBI,à savoir la Passion de notre Seigneur selon Saint Jean « Mampasi ya Mfumu na beto Yezu Kristu muna Yoani » de Barthélemy BINIA (1967 ) et l’Exsultet « Kibuka ya zulu yangalala »de Jean YAKIME (Semaine Sainte 1967). En 1969, à l’occasion de l’ordination des Abbés Bernard Ngatshi, Justin Shinda et Innocent Lufwaël, Yakime et LUFWAEL composeront la musique de la litanie des saints.

Beaucoup d’autres chants datent de cette époque, notamment : 1) Ah Tata Nzambi, kana nge lolula bifu na beto…, 2) Wa, Mwana na mono ya nkento, tala ti kangula makutu, 4) Beto zolana beto na beto bonso Nzambi…(pour YAKIME) ; 1) Nkembo na Nzambi kuna na zulu…, 2) Beto yonso, beto yonso kembila Mfumu Nzambi…,3) Yayi kele kilumbu ya Nzambi mene sala…(pour BINIA) ; 1) Mfumu kaka kiese na mono…,2) Yala e Yezu yala …, 3) Alleluia ! Bampangi beno kwisa beto kembila Yezu na nkunga ya kitoko ! (pour LUFWAEL.). 1) Ah kiese kieleka ntangu mu kwendaka na nzo ya Mfumu !, 2) Alleluia, beto kembila Mfumu Nzambi ! (pour Albert OLISH) ; Tambula, e Tata, bisambu ya bana na nge ,2) landa landa landa Yezu landa ! 3) Diboko ya mfumu ! (pour NGATSHI). Kiese, kiese na kukutana bubu na nzo ya Mfumu … ! (pour Jean-Pierre OTSHOK)

 

Chapitre II. CONSTITUTION DU RECUEIL DE CHANT « KEMBILA NZAMBI »

Devant cette multitude de nouvelles compositions, riches en message et en musique, le groupe des séminaristes d’Idiofa au grand Séminaire de Mayidi, a senti le besoin de rassembler tous leurs chants, dans un recueil baptisé « Kembila Nzambi » (Louez le Seigneur).

L’idée ne fut pas d’abord bien acceptée par l’autorité hiérarchique du diocèse ; car il faut le dire, en ce moment, beaucoup de missionnaires œuvrant au diocèse avaient une vision très pessimiste sur cette vague de nouveauté. Ils estimaient que les jeunes séminaristes musiciens apportaient dans l’église une musique qui frôlait le folklore, par ses rythmes variés et par l’usage des tam-tams et des gestes… Cette position a du sûrement influencé l’autorité qui n’a pas voulu céder au début.

C’est ainsi que le premier recueil Kembila Nzambi I, sous forme d’un livret A4 plié, est sorti avec l’appui financier de Mgr René Toussaint, alors Evêque d’Idiofa. Tous les chants sont en Kikongo ya Leta et avec notes.

Ce premier numéro paru en 1966, contenait tous les nouveaux chants composés et adaptés par les grands séminaristes d’Idiofa ainsi que quelques chants des séminaristes de Kisantu, Boma et Popokabaka, comme Vital Kwalu, Ignace Bukedi, suivant l’ordinaire de la messe … La transcription musicale fut confiée à Barthélemy BINIA. C’est lui qui le fera aussi pour les Kembila Nzambi II et III.

A) NAISSANCE OFFICIELLE DE KEMBILA NZAMBI .ET LES PREMIERES REALISATION (1966 – 1969)

A la sortie de cette première brochure (essaie) des chants en Kikongo ya leta, et au vu de son succès auprès des fidèles bénéficiaires, Mgr Réné TOUSSAINT n’hésita plus à octroyer un fond pour réaliser les travaux de cette initiative, combien noble, qui fera désormais la fierté de son diocèse.

Grâce à ce soutien, KEMBILA NZAMBI II voit le jour. Ce deuxième numéro eut deux tomes (format syllabus). Le premier tome est une sélection des nouvelles compositions rangées selon l’ordinaire de la messe avec un accent mis plus sur les chants de Noël et Pâques. C’est ici qu’on retrouve les chants : Beto Kwenda na ntwala ya Mfumu, Dikambu ya nene mene bwa, Yimbila Noel, Mwana mene butuka sambu na beto. Kalvari mongo ya ntantu, Bakristu kembila kimeme ya pake, Mfumu Yezu me futumuka bubu…

Le deuxième tome de ce numéro, qui est comme un supplément, renferme deux chef-d’oeuvres ; MAMPASI YA MFUMU NA BETO YEZU KRISTU (Binia) et KIESE YA KUKUMISA NKENGO YA PAKE « Exsultet »(Yakime).

**KEMBILA NZAMBI III (1970)

La théologie se déplace en 1969 de Mayidi au Grand Séminaire Jean XXIII de Kinshasa. Le siège de la commission liturgique suit le même chemin ! Nos jeunes compositeurs y poursuivront leur travail.

Le départ de Lufwael et Ngatshi pour le diocèse en vue d’être ordonnés prêtres (1969) et de commencer le ministère, réduit la force de l’équipe mais n’empêche pas Yakime et Binia à poursuivre l’œuvre commencée. Une deuxième génération des compositeurs voit le jour : Jean Pierre MAYELE, Théodore EMBAM, Urbain ETANGA, Laurent MAY, Bernard NDIM.

Constitué des chants composés entre 1968 et 1970, Kembila Nzambi III place les chants selon leur temps liturgique. On y trouve beaucoup de chants de l’Avent surtout, et des chants des diverses circonstances comme le célèbre Magnificat de Yakime (Moyo na mono kembila Mfumu). Le denier chant ici fut celui composé à l’occasion de l’ordination épiscopale du premier Evêque Autochtone d’Idiofa, Mgr Eugène Biletsi : « Ah Nki kiese ya nene yai, beto yangalala sambu beto mene kuzwa Monseigneur yampa »(BINIA). C’est d’ailleurs ce qui explique la publication de Kembila Nzambi III le jour de l’ordination épiscopale de Mgr BILETSI, le 13 septembre 1970.

* * KEMBILA NZAMBI IV (1974)

Enrôlé dans l’armée avec ses condisciples Sylvain Kimpila et Delphin Mukwoki, l’abbé Binia est ordonné en août1971 et poursuit ses études universitaires à Lovanium jusqu’en 1973. L’abbé Yakime ordonné prêtre en août 1972 part en ministère à Kilembe où il composera beaucoup de chants, s’inspirant de la musique pende, comme « ALLELUIA, NGEYE TATA YA MAWETE », Kiese na bana aya Nzambi ».Après leur départ, Les grands séminaristes d’Idiofa ne baissent pas les bras et prennent la relève.

Il revenait à Jean-Pierre Mayele et son équipe de poursuivre le travail. C’est Kembila Nzambi IV qui voit le jour. Ici, la nouvelle équipe a regroupé en plus des compositions des grands séminaristes Mayele, May, Embam, Etanga, Ndim , Oke. Les récentes compositions des prêtres partis aux études ou en ministère au diocèse telles que : 1) Mfumu Nzambi ke langidila mono,2) Telam’e Mfumu mbay mbay…3) Nani mono ta tinda, 4) E beto tala…5) Kristu kuyala (pour BINIA) ; 1) Konso ntangu meso na mono…,2)Mpeve santu Kwisa….,3)Mono me sila na Nzambi…,4) Tata Nzambi sadisa mono,5) Kiese na bana ya Nzambi (Pour YAKIME) ; 1) Kilumbu ya Nzambi silaka beto yo yayi….,2) E beno telama Mfumu ke kukota…,3) Vukisa bana na ngeye….,4) Yandi me fwa, kansi yandi mene futumuka ( pour LUFWAEL).

 

Chapitre III .KEMBILA NZAMBI EDITE DANS SA FORME ACTUELLE

(On l’appelait Kembila V)

A) PREMIERE EDITION (1975-1976)

La commission liturgique du diocèse d’Idiofa, sous la présidence de l’abbéYAKIME alors curé de la Cathédrale d’Idiofa, a jugé bon de rassembler les 4 Kembila Nzambi en un seul volume. Travail ardu et délicat qui a laissé tomber certains chants qui ne se chantaient pas ou qui n’ont pas connu du succès ! Il a été ajouté d’autres nouveaux chants composés par des jeunes séminaristes et par des laïcs.

Le Père Daniel Delabie a trouvé des fonds nécessaires pour faire éditer ce gros volume à l’Imprimerie St Paul de Kinshasa. C’est donc la première Edition de Kembila Nzambi, paru en 1976 un volume de….pages, avec couverture de couleur jaune, portant un dessin du Tam-tam en page de garde.

On trouve dans ce nouveau recueil beaucoup des chants de deux jeunes compositeurs laïcs, d’une richesse artistique et théologique très remarquable : Victor Manyang’, Eugène Mabulu. A l’Institut Supérieur des Sciences Religieuses de Kinshasa où il fait ses études,le jeune Victor Manyang retrouve l’abbé Binia comme professeur de chant et de musique. Une « complicité » musicale naîtra,dès lors, entre les deux. Victor composera beaucoup des beaux chants qu’on retrouve dans ce volume, par exemple Beto tondana e lutonda ke mfunu mingi !

Notons en passant que cet étudiant animateur pastoral Manyang’ à Kinshasa avec son aîné Barthélemy Binia, alors secrétaire chancelier à l’archidiocèse de Kinshasa et curé doyen de St Alphonse Matete, ont, par leurs nombreuses compositions (en kikongo et lingala), enrichi le répertoire de la musique liturgique de Kinshasa. Il suffit de consulter « Nzembo na mindule » et « toyembani » pour se rendre compte de ce riche apport Qu’ on le dise, leur apport a été important au debut de l’expérimentation du rite dit « Zaïrois » de la messe.

Le nouveau Kembila connaîtra un intérêt particulier non seulement dans le diocèse d’Idiofa, mais aussi dans les diocèses voisins (Kikwit et Kenge).

Il convient de signaler en passant qu’au moment de la réalisation du Kembila Nzambi V, l’abbé Lufwael a réussi, pendant qu’il était professeur de français et histoire au petit séminaire de Laba, à mettre en musique toute la messe au rite zaïrois ; une œuvre grandiose.Il doonera le gout de la musique à des nombreux seminaristes;notamment Eric Mukarantin et François MOKE Ndele avec qui il composera en ces années le chant « YANDI ME FWA KNSI YANDI MENE FUTUMUKA »..

HAUTE PERIODE DE LA MUSIQUE (1976-1982)

Déjà en 1975, avec la nomination de Yakime comme curé de la Cathédrale, la musique et le chant étaient devenus le grand outil pastoral dans cette grande cité et ses environs. Les gens accourraient de partout (Kikwit, Ilebo, …) pour venir écouter et voir Idiofa chanter.

Notons qu’en ce moment l’Eglise devait, en plus de l’évangélisation en catéchèse, lutter contre les antivaleurs : les méfaits de l’étatisation survenus à partir des années 74, il fallait s’occuper spécialement de l’encadrement de la jeunesse, de l’éducation morale…beaucoup de composition de cette époque, visent plus les mœurs. Comme : Masonga kukota na ntoto mvimba ! Telam’e Mfumu mbay mbay bantu kukikembisa !(Binia) ; Bapatron na bambongo (Manyang’) ! Wapi lukwikilu, kusakana ve ti ngolo ya nkwa ngolo yonso ; Mfumu songa ngolo (Yakime). Vukisa bana na nge ( Lufwael).

En Août 1978, avec le retour au diocèse, de Barthélemy Binia et de Victor Manyang’ qui avaient respectivement fini leur mandat et études à Kinshasa, la musique au service de la liturgie et pastorale à Idiofa reçoit un nouveau souffle ! Nos deux musiciens venus de Kinshasa arrivent en renfort aux abbés Yakime et Lufwael restés au diocèse. « Utiliser la musique et le chant au service de notre action pastorale au diocèse », fut le mot programme de la commission musicale.

Pour mieux réaliser ce projet, il fallait que nos artistes se rencontrent régulièrement ; aussi Mgr Biletsi, Evêque d’Idiofa les avait affectés de façon à leur permettre ces rencontres : AbbéYakime toujours Curé à Idiofa, Abbé Binia Recteur au Petit Séminaire de Laba ; Abbé Lufwael curé à Ipamu et Manyang’ animateur pastoral à Dibaya. En ces années, il y eut beaucoup de réalisations dans le domaine de la musique.

Pour accompagner et soutenir ces efforts de publication des chants, certains chants témoins sont mis sur des supports sonores (cassettes et disques) : 1975-76 les cassettes réalisées à St Paul à Kinshasa ; et en 1979, celle réalisée par la chorale des petits séminaristes de Laba sous la direction de l’Abbé Binia, avec le concours d’une équipe technique de l’Imprimerie Saint Paul/Kinshasa dont Frère Italo. Ici on peut citer les belles voix basses d’Adelin Kanzenze, Lumbidi, Kindeke, Katalay Cyprien, Ngunga Saturnin et celles des ténors Mvul’odzum, Kabisa Jean-Baptiste, Macaire Mfala, Bertin Kwasi(+), Hippolyte Ibalayam sans oublier les soprani Willy Nkata, Leke Cléophas ,le jeune Alphonse Lukie…..PotoPoto, Kasiama Bosco…et l’escellent batteur KABATA sory .

La sortie officielle de cette chorale du Séminaire fut à l’ordination de l’Abbé Sylvain ITAKENIA le 25 février 1979 à Laba.

En 1979, Binia mettra sur disque avec les minzoto, le cantique : Anuarité mbangi ya ntete ya Zaïre (Anuarite, première martyre du Zaïre)en prévision de la béatification de la martyre..

Fin 1980 début 1981, Binia, Yakime et Manyang’, de la commission liturgique Idiofa, réalisent le chef-d’œuvre sonore intitulé « MERCI YAHWE », une cassette audio sortie à l’occasion du cinquantaine des Oblats au diocèse d’Idiofa. C’est la première fois qu’Idiofa utilisaient des instruments très modernes. L’apport technique et artistique du Père Alphonse Muller, surnommé « Ngayime », a été très précieuse. Cette cassette a été appréciée un peu partout dans les diocèses du Congo (Zaïre). Les chants repris dans ce répertoire ne figuraient pas dans le Kembila Nzambi en circulation ; mais c’était des chants composés après 1976. comme : Kabu ya Nzambi me sila na beto, Beto pesa Mfumu matondo, Mu’ta yimbila nge (surgi spontanément au studio), Yina ke zola Nzambi, Ntoto bula maboko ntangu me lunga, Yimbila Mfumu, kumisa yandi, Tata Nzambi merci, Luzolo na nge Mfumu mono ke sosa yo…Nzambi kele Mfumu mvu na mvu.

En cette periode il y eut beaucoup des jeunes compositeur qui se feront voir: le Cas de Delphin Makila avec sa belle composition » MFUMU ME LONGA MONO NDINGA NA YANDI » en 1980; Marc Kayiba; Bony Kangamotema à Ipamu. Raoul Potopoto ; Lievin Kabunda à Bulungu remettra ses premières composition à l’abbé Binia « qui s’occupait de la commission liturgique d’Idiofa: » AWA MONO ME ZABA NGE MFUMU » et « NGE KELE SANTU » en 1979.

Le 21 Février 1982 : Une grande date dans la musique liturgique d’Idiofa.

Cette date dans les annales du diocèse d’Idiofa restera inoubliable par l’événement qui la caractérise. D’abord, depuis la nomination de l’Evêque autochtone, c’était la première fois que le Diocèse avait connu un temps de trêve 2 ans sans ordination sacerdotale. La dernière ordination datait de 1979. Et le 21 février 1982 à Idiofa, le diocèse devait ordonner 7 de ses fils au cours d’une même cérémonie : il s’agit des Abbés Esas Cléophas (+), Ikungu Baudoin (+), Mbang Daniel (+), Mwaha Gilbert (+), Mukanym Henri, Nzas Claude et Sieme Jean-Pierre. Un événement de taille qui a mérité aussi une organisation liturgique et artistique de taille. Tous nos artistes viennent chacun avec sa contribution pour la réussite : avec la présence de Manyang’ à Idiofa, la donne instrumentale change : pour la première fois dans la liturgie à Idiofa, on utilise tous les instruments modernes des orchestres « Ban’anko » et « Esak’star » : trois guitares, accordéon, drum et cymbale. L’Abbé Lufwael réalisera avec ses « «mbay mbay » (les joyeuses) une chorégraphie impeccable. Placés entre l’autel et l’assemblée, Binia animait la foule, tandis que Yakime dirigeait la chorale. C’est ainsi que la belle célébration liturgique de ce jour a connu une bonne participation de tout le peuple de Dieu. Les chants au programme provenaient spécialement du répertoire de la Cassette « Merci Yahwé », auxquels s’étaient ajoutés 4 beaux nouveaux chants composés pour la circonstance, à savoir : Yina Ke benda Nsinga (Binia), Kimvwama na mono et Beno bula miziki (Yakime) enfin Na luzingu na mono mvimba Ah Yezu e mu ta landa ( Bony Kangamotema).

Ce chant « Kimvwama na mono, nge Yezu ! », composé en septembre 1981, restera dans la tête des gens qui ont assisté à ces ordinations, l’hymne du jour. Car on se souviendra que, exécuté au moment où l’on remettait aux ordinands leurs chasubles et pendant que la foule jubilait de joie, Yakime qui aimait exprimer les chants par tout son corps, était descendu de son escabeau de dirigeant de chorale pour danser par terre en se dirigeant vers l’autel. Juste en ce moment, se brise une branche de manguier sur lequel des enfants étaient perchés pour mieux voir la cérémonie. Malheureusement en tombant, un de ces enfants a trouvé la mort.

B) DEUXIEME EDITION DE KEMBILA NZAMBI (1986)

Il fallait attendre 10 ans pour sortir la deuxième édition, qui est une revue corrigée et augmentée. De plus en plus riche, ce volume fera son apparition en mars 1986. Ce fut un travail bien raffiné, car tous les grands en musique liturgique s’y étaient mis : notamment le trio pioniers de la musique liturgique d’Idiofa (BIYALU comme on aimait les appeler au grand séminaire BInia YAkime LUfwael) et le jeune artiste animateur Manyang’ Victor. Tout cela avec le concours du brave Père Daniel Delabie. Cette deuxième édition, dont la couverture était de couleur verte, reprenait tous les chants enregistrés dans merci Yahwé.

QUELQUES REALISATIONS

A IDIOFA : Le curé Abbé Yakime avait réussi à mettre sur pied depuis Noël 1975 une grande Chorale baptisée « Sainte Cécile » qui est devenue aujourd’hui « St Kizito », selon la volonté de l’abbé Musala, un successeur de l’abbé Yakime comme curé de la Cathédrale. Une chorale formée et modelée selon les réflexes de son fondateur, avec des batteurs très compétents et spécialisés : Lazar Fam et MPALABA Mwana Nzambi..

Au Petit Séminaire de LABA

Dès son arrivée le 05 septembre 1978, le nouveau recteur BINIA donne le goût de la musique à tous les élèves à tel point que les classes de chants étaient devenues très animées et personne ne voulait les rater. Il réussit à faire de tout le séminaire « une chorale ». A coté de celle-ci, une sélection composera la « mini-chorale » d’environ 60 élèves. De ce groupe, surgiront des chanteurs-compositeurs comme Jean Baptiste Kabisa, Bony Kangamotema, Okey Willy, Rogatien Munzubu, Leke Cléophas, Lanets Alain, Sisi Bellarmin et bien d’autres encore….

Avec cette Chorale, le Petit Séminaire avait réalisé des enregistrements en cassette de beaucoup de chants de Kembila Nzambi V.

 

A IPAMU

A peine venu de Dibaya, le nouveau et le premier Abbé Curé d’Ipamu LUFWAEL, met sur pied une grande chorale baptisée « Sainte Thérèse ». Avec la participation de tous, jeunes et anciens, chacun apportait son talent. Avec cette chorale, voit le jour le groupe des majorettes pour la chorégraphie liturgique.

UN AUTRE MOMENT IMPORTANT DU KEMBILA NZAMBI

Aux ordinations du 10.08.1986 le diocèse d’Idiofa eut pour la première fois 12 prêtres en un jour : les Abbés Bushake François,Filanga Valentin,Iwala Réné, Kahandja Willy,Malanga Fidèle,Mbukamundele Georges,Mpimpa Nestor, Munima Godé,Ndala Titus, Ndandula Roland, Ngun Apollinaire, Shanga Julien. Cette année là l’abbé Yakime était en Europe et avait acheté des instruments musicaux dont des belles guitares (Ibanez). A l’occasion de cette ordination on utilisera tous ces instruments de haute facture et l’apport de l’orchestre « Vatican » de l’abbé Yakime, alors curé de Mangai II. C’est un autre « ère » musical dans le diocèse : les instruments d’une autre nature, électrique certes mais de haut niveau. La présence de Maurice Akwani venu de Kinshasa même si Tukelema Rufin dit Terrif se révélera « maître du terrain », la chorégraphie minutée du genre ballet russe des majorettes auront apporté un plus à cette cérémonie grandiose qui impressionnera Eugène Mananga, Gouverneur de la province . Il invitera, illico presto, ladite chorale à chanter le 22 octobre de la même année (1986) à l’anniversaire de la mort de maman Mobutu à Gbadolite. Mais il a mal négocié la suite et le voyage n’eut pas lieu. C’était une messe historique pour un événement historique : 12 apôtres et l’usage des instruments de musique « contemporains ».

C) TROISIEME EDITION (1989)

En Août 1989, les abbés Binia et Yakime quittent le diocèse, le premier va en mission Fidei Donum comme professeur de Théologie au Grand Séminaire de Maroua à l’Extrême-Nord-Cameroun et l’autre aux études liturgiques à la Catho (Paris). Manyang’ descend pour Kinshasa. Mais ce n’est pas pour autant le vide musical à Idiofa ! Entre temps, on est envahi par des compositions qui ne sont pas dans Kembila Nzambi, des très beaux chants composés par nos compositeurs et même par ceux d’autres diocèses : une richesse à sauvegarder.

A l’initiative de l’abbé Lufwael, il fallait qu’on analyse tous ces chants et les ajouter au répertoire existant pour une troisième édition de Kembila Nzambi. Profitant du passage de l’abbé Binia à Idiofa pour le Cameroun, une rencontre pour une nouvelle commission/section chants s’est tenue le 15 septembre 1989 en vue de préparer cette troisième édition. Devant les difficultés financières qui retenaient bloqués à Kinshasa Victor Manyang et Bony Kangamotema invités à cette rencontre, l’abbé Faustin Mapwar qui tenait beaucoup à ce trésor, a résolu le problème en leur payant des billets de Car SOTRAZ et du Taxi (Kikwit-Idiofa). En présence du Père Delabie et Lufwael, l’abbé Binia (président sortant de la commission liturgique) avait ouvert la séance de ces assises en expliquant l’esprit et la vocation de Kembila Nzambi. Il nous avait retracé la méthode d’un bon travail de censure des chants. Aussitôt terminé, il a voyagé cet après midi-là sur Kinshasa.

Pendant 10 jours de discussion, la nouvelle commission/section chants réussit à retenir beaucoup d’autres chants dont fallait d’abord retravailler, soit les paroles soit la musique. Mais on n’avait pas retranché beaucoup de chants de la deuxième édition.

Ont constitué le groupe pour réaliser les travaux de la troisième édition : l’abbé.Innocent Lufwael, Père Daniel Delabie, l’abbé Jean-Paul Muke alors diacre, les animateurs Victor Manyang’ et Mbuyu, Mr Mabulu Kulakula, les Grands Séminaristes Bony Kangamotema, Alain Lanets et Firmin Nsoki. Les travaux terminés en fin septembre, le recueil est sorti en mars 1990. C’est donc la dernière édition de Kembila Nzambi (3è édition) qui circule jusqu’à ce jour.

Notons que devant la rareté de cette brochure ; le diocèse a du réimprimer la même édition en 2004. Entre temps; les nouvelles compositions ne manquent pas. Pour continuer à les diffuser; les musiciens de la nouvelle génération: Abbé Alain Lanets;Abbé Kayan Bellarmin SISI;Animateur Marc Manesa ; ont tenté de mettre sur support sonore quelques beaux chants qui ne sont pas encore édités; la cassette  » Idiofa Chante’GULUSA BETO' » parru en 1998; qui contient des chants telsque :1. » Nge ke Mfumu; Kazaka na nge ke ya nkembo » ;2″ Gulusa beto mfumu Nzambi eh » ;3″ Mfumu kangula si kielo beto ke kwisa na nge »( Bellarmin SISI); 1.  » Vingila ve mpangi na kubalula ntima na nge »;  » Masa yobisa beto »; ( Alain LANETS).  » Mawa me simba mono na ntima » (Bana Eolo).

IIème PARTIE : KEMBILA NZAMBI ET L’EVANGELISATION

Comme nous l’avons si bien décrit plus haut, les chants de Kembila Nzambi ont eu un impacte considérable dans l’œuvre Evangelisatrice des nations.Dans cette deuxième partie de notre ouvrage; qui n’est pas une analyse thématique et théologique du chant; Nous voulons simplement montrer comment K.Nz. intervient dans les actions pastorales de l’Evangélisation .Et ce ;Partant de la liturgie ; à travers les célébrations des sacrements, surtout de celui qui est la source et le sommet( Eucharistie) ; la catéchèse ; la pastorale sociale.

1. Kembila Nzambi et la liturgie

Kembila Nzambi, par la richesse et la diversité de ses chants a grandement contribué à la beauté des célébrations liturgiques. Chaque célébration, chaque fête peut trouver les chants qui l’accompagnent de l’entrée à la sortie. Kembila Nzambi a tout prévu pour qu’une liturgie soit bien célébrée , selon les normes et circonstances : joie, tristesse, deuil, pénitence…

Chaque geste( acte) liturgique trouve toujours dans Kembila Nzambi un chant qui l’accompagne :

1 Pour soutenir et accompagner une procession solennelle présidée par l’Evêque ou archevêque ; la foule chante avec enthousiasme « E e e e e beto tala Mbuta nganga yandi yayi ke kwisa » K.Nz. p50. tandis que «E e e e e e Mfumu , fwila beto nkenda“K.Nz.p 68,se prete bien pour le kyrie . Dans certaines célébrations où le célébrant préfère la formule intercallée du style « Seigneur Jésus, envoyé par le père…. », Lufwael a composé « Mfumu, nge ya tata kutindaka.. » K.Nz.p.67/40.

2 Pour chanter la gloire de Dieu, K.Nz. propose une dizaine de Nkembo ; avec deux seulement selon le texte de l’ordinaire de la messe « Nkembo na Nzambi kuna na zulu » K.N. p. 76 et « kuna zulu nkembo nkembo » K.N.p.69 .

2. Kembila Nzambi et la pastorale Social

a) Dans le ministère de Réconciliation(Ngwakana)

Nous avions dit plus haut, qu’en plus des célébrations liturgiques, une des missions de l’église était l’éducation et l’encadrement des hommes dans leur vécu quotidien. Lutter contre les antivaleurs et tout ce qui amoindrie la vie de l’homme était au centre des activités de l’Eglise. Dans les années 1972, l’Eglise de Dieu qui est à Idiofa avait initié, grâce au génie des deux missionnaires oblats : Daniel Delabie et Elie Cambron, la pastorale de la conscientisation des hommes face au phénomène du Mal , le kindoki, la maladie… Il fallait penser d’abord à la réconciliation « NGWAKANA ».

Toute cette pastorale, ne se faisait pas sans chants. Kembila Nzambi a aussi alimenté, par des beaux chants ces rassemblements. Ces chants , non seulement qu’ils créaient de l’animation, mais , ils transmettaient des messages forts. Aussi pour inviter tout ce monde à la conversion et à la réconciliation, Kembila nous offre : « Balula ntima ye kwikila na nsangu ya mbote » K.Nzp.251;

« Kana beto kubalula bantima na beto ve, beto ta fwa »p. .. « Ngemba e e lutondo, makasi diaka ve. »p. , „ Beto wakana, beto wakana „p. « Tala na nima na beno mpimpa mene bwa »p.

b) Dans nos deuils

Le deuil est un des événements qui ne laisse personne indifférente dans le village. Les gens pour compatir à la peine des éprouvés, se déplacent et viennent parfois passer nuit dehors, dans la parcelle concernée. Cette affection et sympathie, les chrétiens les manifestent par des gestes et paroles. Geste de partage ; exemple en se rendant au lieu du deuil, chacun apporte quelques bois de chauffage, arachides pour servir ceux qui viendront passer la nuit. Mais au centre de tout, il ya la prière centrer sur les textes lus et commentés soit par le prêtre, s’il y est, ou par un des fidèles. Kembila Nzambi prévoit un bon nombre des chants qui alimente des telles veillées ; comme : » « Convocation ya Nzambi ike na konso muntu, beto yilama » p…

« Nge tata ya nkenda yonso »p…. « Nge mene kwenda, kwenda mbote »…..et pour continuer, on conseille aussi des chants d’espérance comme : « Ngeye lufwa nge ke nsuka ve… » p…. « Mono monaka zulu yampa »p…. « Tula kaka kivuvu kivuvu na Nzambi »

c) Dans la Catéchèse

Ici nous parlerons de la catéchèse préparatoire aux sacrements et la catéchèse des grands jeunes. Les enfants qui se préparent aux sacrements, apprennent facilement les donnés catéchetiques de leurs étape par les chants qui les accompagnent. Car pour chaque étape, on prévoit trois ou quatre chants qui font échos à l’enseignement y destiné. Et la brochure porte comme nom le titre d’un chant. Ainsi, pour la première communion, « Mono kele mampa ya luzignu » ; les catechumènes ou catéchisés rtiendront bien l’enseignement par des chants telsque : « Kana beno dia nitu ya mwana muntu ve » ; « nitu na nge e mfumu, mono zola kutambula yo »( je désire manger ton corps Seigneur !)

« Mono me tambula Kristu na ntima na mono »K.Nz p.155( J’ai reçu le corps du Christ qui fait de moi sa maison et le temple de l’Esprit ). La veille du sacrement , les communiants apprennent par cœur ce beau refrain, parfois mémorisent quelques couplets.

d) Dans la pastorale des jeunes( encadrement)

On se souviendra que la méthode négro africaine de l’initiation des jeunes accorde une place importante au chant. Car à travers le chant, on fait véhiculer des messages très importants ; conseils, dénoncer certains comportements mauvais ; énumérer les antivaleurs à combattre etc…Les chant est donc un instrument puissant pour une performance dans la pastorale des jeunes. C’est ce qu’a compris la pastorale des Bilenge ya Mwinda. Et dans le diocèse d’Idiofa, nous retenons un cas ; celui du noyau des « Bana Eolo ». (Ancienne Sous paroisse de mokala devenue paroisse en 2004).

Avant l’installation du premier prêtre résident : Abbé Emery Gilembe en Septembre 1996 ;la cité de Eolo était une des communautés chrétiennes du diocèse ; qui est restée très vivante ; et cela grace à la force du noyau’ BILENGE YA MWINDA’. Ces jeunes, voulaient ,à la suite du Christ Lumière, transformer l’image de cette cité en faisant revenir à l’Eglise, des nombreux jeunes qui vagabondaient ; et leur outil principal était et reste le chant. Les chants qu’eux même composaient parfois à juste titre. C’est à travers de célébrations eucharistiques qu’ils animaient et des concerts religieux qu’ils organisaient que ce noyau avait récupéré bon nombre de fidèles. Réuni autour de ténors du groupe : Keboke Dieudonné(Prince), Kebomene ( Kembo), Musa le pépé, Inzene Jean, Luliele Gerard, Ringo, Ntama Nicolas(+), ce noyau organisait des sorties pour des concerts religieux, et veillée musicale, dans des villages aussi bien du diocèse d’Idiofa que des diocèses de Kikwit et Inongo voisins. Les messages contenus dans leur compositions (chants) invitaient et attiraient les autres jeunes à s’y addérer. Quelques exemples de ces chants: « Muntu ya kele longisila nge Mpangi, yina nduku ya kieleka » (Keboke et Kebomene) (celui qui te porte conseil, est un véritable ami).

3 « Ndeko ah e bongola motema na yo, ndeko e moto na moto abongisa »(Keboke)=(Mon frère convertis toi)

4 « Himalaya ngomba monene, nzela ya Kristu »=

5 « O Yezu eh luzingu na mono ya mvimba na ngeye »

6 « Mawa me simba mono na ntima mpangi, mpila ya beto ke vutula Nzambi beto na nima eh »

7 Oh lutondo ! Yayi kabu ya nene ! ; Ah zola, zola mpangi na ngeye na ntima ya mbote »

 

** Petite Histoire et réalisations de ce groupe

C’est comme par contagion, que ce groupe des « bana Eolo » est né. Voici comment ; Aux années 1974,1975,1976 ; l’abbé Binia alors secrétaire chancelier à l’archidiocèse de Kinshasa avait l’habitude de revenir pour les ordinations dans son diocèse d’Idiofa au Mois d’Août.

En Août 1975 et 1976, après les ordinations de l’Abbé Etanga à Mangai; et celle des Abbés Embam et Minengu à Idiofa; profitant de son séjours de 2 nuits à Mangaï ; L’abbé Binia parlera aux jeunes de Mangai I ;de la pastorale des Bilenge ya Mwinda qui faisait succès à Kinshasa. Il leur avait parlé de la morale des 4 B. C’est ainsi qu’en 1975 est né le petit groupe de Mangaï I qui s’est vite développé grâce aussi aux contacts avec un groupe informel qui existait depuis quelques mois déjà à Yuki (influence du diocèse d’Inongo où cette pastorale commençait.

Parmi ces premiers jeunes de Mangaï, se trouvait Jean Nicolas NTAMA (+). C’est donc ce dernier qui, arrivé à Eolo en Septembre 1977, rencontrera Kebomène et Keboke (qui évoluaient dans la musique profane à Eolo). Ensemble, ils essayerons tant bien que mal à regrouper un bon nombre des jeunes pour leur partager cette expérience ; par les enseignements tirés de l’unique brochure qu’ils avaient : « Deviens initiateur des Bilenge ya Mwinda ».Parmi ces premiers Bilenge nous avons : Ndeko Raoul, Portos, Mufon ; Ndeko Onto ;Ndeko Jacqueline ;Ndeko Egide ; Luvungu….

En 1978, C’était leur sortie officielle devant le comité Sous paroissial et ce en présence du Curé Abbé Tshidima(+) et de l’animateur Valentin Nkwer(+).Ce dernier, habitant Longwama s’impliquera dans cette nouvelle pastorale. Ils vont en cette année animer une messe en l’Eglise de Mokala. ; à Dungu (Inongo).

En Fevrier1981 ;La paroisse de Mokala dont dépend Eolo,a un nouveau Curé :en la personne de Abbé Binia Barthélemy

Sa nomination à la tête de la paroisse, vient redonner une forte vitalité à ce groupe qui se cherchait. Il prendra en main la formation et l’encadrement de cette jeunesse très talentueuse .En multipliant des visites pastorale vers cette pépinière.Il organisera des sessions au chef lieu de la paroisse et dans des villages où ces jeunes donnaient des témoignages. Dès lors, ces jeunes, soutenus et aidés par un des co-initiateurs des Bilenge, ont pu réaliser beaucoup de chose : belles compositions musicales pour la liturgie : « Beto kumisa Mfumu yandi mfumu ya me luta nene »K.Nzp460. (Kebomene 1985)

« Tinda e Mfumu, bansadi na diya » (Keboke et Kebomene1985)

« O lutondo yayi kabu ya nene » K.Nzp.613 ( kebomene)

Toutes ces compositions ont été leur participation à la messe des prémices de l’Abbé Jean Pierre KUMPEL.

A Eolo même, il entreprirent la construction d’une maison « SILOE », renfermant, salle des réunions, bureaux sous paroissiaux, maison d’accueil pour loger les passagers.

En 1986 : L’Abbé Esas Eclos, devient aumonier diocèsain des jeunes. Il viendra encore renforcer le dynamisme de ce groupe en les invitants à des grandes sessions à Mokala, après la grande session animée par l’Abbé Molasoko Benjamin, d’Inongo invité par l’abbé Binia en Juillet 1985.Notons qu »en préparant la chorale; invitée pour aller animer la messe à Gbadolité en octobre 1986; l’apport de ces jeunes a été très considérable. Le batteur retenu pour cette sortie fut un jeune de Eolo: Ndeko Jean Inzene.Kebomene;Keboke;Ringo; Musa étaient de la partie.

Un des grand moments de la manifestation de ce tresor musical en cette année fut la liturgie d’ordination episcopale de notre nouvel Evêque, Mgr MOKO,

le 15 août 2009 à Idiofa.

Abbé Kangamotema Bony